L’Espagne lance une enquête, l’Union européenne un groupe de travail

L’Espagne redoute « un éventuel manquement à la réglementation » encadrant la protection des données des utilisateurs concernant le robot conversationnel ChatGPT. L’AEPD, l’agence espagnole de protection des données, a ouvert une enquête préliminaire sur OpenAI, l’entreprise américaine qui développe ChatGPT, selon un communiqué publié le 13 avril.

L’AEPD se dit favorable « aux technologies innovantes comme l’intelligence artificielle », tout en rappelant que leur développement doit toujours « être compatible avec les droits et libertés des personnes ».

La CNIL a, de son côté, décidé d’ouvrir « une procédure de contrôle » pour instruire cinq plaintes contre la société sise à San Francisco, a fait savoir le même jour l’autorité française de protection des données personnelles.

L’Union européenne se coordonne face à OpenAI

Les procédures se multiplient à l’encontre de ChatGPT depuis que l’Italie l’a bloqué, à la fin de mars. Le 12 avril, le régulateur de la vie privée italien a fait savoir qu’OpenAI risquait des poursuites si elle ne se conformait pas, d’ici au 30 avril à une série de demandes, notamment la mise en place d’un mécanisme permettant aux Italiens de demander la rectification d’informations les concernant, prévue par la loi dans tous les pays de l’Union européenne (UE).

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De Bruxelles, le comité européen de la protection des données (CEPD), chargé de coordonner les autorités équivalentes à la CNIL dans les différents pays membres de l’UE, a annoncé le 13 avril la création d’un groupe de travail « afin de favoriser la coopération et d’échanger des informations sur d’éventuelles mesures prises par les autorités chargées de la protection des données », comme le fait savoir un communiqué. Cette décision pourrait constituer une première étape vers une politique commune établissant des règles de protection de la vie privée en matière d’intelligence artificielle.

En dehors de l’Europe, ChatGPT fait également l’objet d’une enquête au Canada, toujours sur le sujet des données personnelles. Le robot conversationnel, lancé à la fin de novembre 2022, a rapidement suscité l’intérêt des utilisateurs, impressionnés par sa capacité à répondre clairement à des questions difficiles, à générer du code informatique ou encore à créer des textes dans des formats très variés. Financé par Microsoft, qui l’a intégré à plusieurs de ses services, il est présenté comme un potentiel concurrent au moteur de recherche Google.

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Le Monde avec AFP et Reuters